Découverte par Lee De Forest en 1906, cette "lampe" qui permet d'amplifier les signaux électriques a permis le développement de la radio.Cette page donne quelques explications sur le fonctionnement et l'utilisation de ces premières "lampes" de radio.
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Triode "RADIOTECHNIQUE" 1922 |
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Poste "DUCRETET" à 3 triodes 1923 |
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Souvenirs de physique ... La matière est composée d'atomes. Un atome est composé d'un noyau, de charge électrique positive, autour duquel gravite des électrons. Ces électrons sont porteurs d'une charge électrique négative. Les charges
électriques de signe contraire s'attirent
entre-elles. Dans les corps dits "conducteurs" (en particulier les métaux), certains électrons ne restent pas liés à leur atome respectif, mais peuvent se déplacer librement dans dans tout le volume de ce corps. Ce sont les "électrons libres". Courant électrique = déplacement d'électrons libres à travers un circuit composé de corps conducteurs. L'intensité d'un courant, noté par la lettre " I ", se mesure en Ampère (symbole A). 1 A = passage de 6 240 000 000 000 000 000 électrons par seconde à travers une section du circuit. Pour provoquer ce
déplacement d'électrons il faut un
générateur, véritable pompe à
électrons, qui "pousse" ces derniers à travers
le circuit.
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La Loi d'ohm donne la relation entre la tension U du générateur et le courant I dans le circuit : R est la "résistance" que le
circuit oppose au passage du courant. Sur les schémas, on
représente les courants et les tensions par des
flèches. Cela est gênant pour comprendre le fonctionnement d'une lampe de radio. Dans la suite de cette page, les flèches vertes représentent le sens des électrons, les autres couleurs respectent le sens conventionnel.
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Découvert en
1905. Il faut noter que ces électrons ne peuvent pas s'éloigner du conducteur, puisque les noyaux (charges +) des atomes qu'ils ont quittés, les attirent à nouveau vers le conducteur.
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Pour provoquer l'effet thermoélectronique à l'intérieur d'une "lampe" de radio, on chauffe le conducteur à l'aide d'une batterie d'accumulateurs. Cette batterie, dite "batterie de chauffage" avait, en France, une tension de 4V. Un rhéostat, en série avec cette batterie permet de régler le courant de chauffage (donc la température du conducteur). |
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![]() Batterie de chauffage"DININ" 4V |
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Constitution de la "diode". Le filament, chauffé
par la batterie de 4V, est placé dans une ampoule de
verre dans laquelle on a réalisé un vide
parfait. Une électrode dite "plaque" ou "anode" est placée à proximité du filament. Fonctionnement. Sur le schéma ci-contre, les électrons émis par le filament, sont attirés par la plaque reliée à la borne + du générateur. Le courant dans le circuit n'est donc pas interrompu par la présence de la "lampe". |
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Si on inverse les polarités du générateur, comme indiqué sur le schéma le courant d'électrons ne peut plus traverser la lampe. La plaque, déjà chargée d'électrons par le générateur, repousse vers le filament les électrons expulsés par ce dernier. Aucun électron ne traverse l'espace filament-plaque. Le courant dans le circuit est nul. La diode ne laisse passer le courant que dans un sens. Cette propriété sera utilisée pour le "redressement" (convertir un courant alternatif en courant continu), et pour la "détection" ou elle remplacera le détecteur à galène. |
A l'intérieur
d'un conducteur le mouvement des électrons libres (qui
correspond au courant électrique) s'effectue à une
vitesse très faible : quelques mètres en une heure. On
comprend leur difficile progression à travers le réseau
d'atomes du corps conducteur.
La lenteur des électrons libres est compensée par leur
nombre, pour le cuivre : 825 000 000 000 000 000 électrons
dans un millimètre cube.
Par contre le passage dans le vide entre le filament et la plaque s'effectue à grande vitesse. Pour une tension de 50 V entre le filament et la plaque, un électron qui quitte le filament à vitesse nulle, arrive sur la plaque à 15 000 km/h.
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Son rà´le principal est d'amplifier les tensions et les courants.
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Comme pour la diode on retrouve le "filament" et la "plaque", ici de forme cylindrique. Un électrode
supplémentaire, en forme de spirale, la "grille" est
placée autour du filament. Symbole et brochage
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Montage d'une triode en amplificateur.
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Un courant d'électrons Ip, "poussés" par le générateur de tension U est établi dans le circuit électrique (en vert). La tension UG, que l'on souhaite amplifier, est appliquée entre le filament et la grille. C'est aux bornes de la résistance R que l'on recueille la tension amplifiée. Cette résistance peut aussi être un écouteur ou un haut-parleur. La tension U habituellement utilisé est de 80 V : ![]() Une "batterie de plaque" de 80 V |
Un exemple numérique ...
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La résistance R vaut 50 000 W. A l'instant t1, la tension UG est nulle et le courant Ip vaut 0,5 mA. La loi d'ohm permet de
calculer la tension aux bornes de la résistance :
UR = R x Ip A l'instant
t2, la grille est
plus négative qu'à l'instant t1. Elle a
tendance à repousser davantage les électrons
vers le filament. Le courant Ip diminue (0,45 mA). La
tension UR diminue aussi : A l'instant
t3, la grille est
plus positive qu'à l'instant t1. Elle a maintenant
tendance à favoriser le passage des électrons.
Le courant Ip augmente (0,55 mA). La tension UR augmente
aussi : |
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Si la tension
appliquée à la grille est trop élevée, on
constate une forte "distorsion". Le poste de radio a une
sonorité désagréable.
Cette distorsion est due à l'apparition d'un "courant de
grille".
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Durant les instants ou la tension UG est positive (+ coté grille), la grille capte des électrons émis par le filament. Ces électrons donnent lieu au courant de grille IG représenté sur le schéma. Deux cas peuvent se présenter selon la nature de la source UG : - Les électrons traversent difficilement la source UG (elle a une grande "résistance interne"). Ils s'accumulent sur sa borne + et modifient la valeur de la tension UG (qui devient anormalement négative). - Les électrons sont facilement absorbés par la source UG. Le courant absorbé par cette source manquera au courant Ip. Dans les deux cas la tension VR sera déformée. |
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Pour éviter le courant de grille on place en série avec la source de tension UG une "pile de polarisation" de telle sorte que la tension de la grille soit toujours négative par rapport au filament. Exemple : La tension UG varie
entre - 3 V et + 3 V. On ne place pas toujours la "pile de polarisation". On la rencontre seulement sur la lampe finale de certains récepteurs. En effet, cette lampe fonctionne avec une tension de grille élevée pour pouvoir alimenter un haut-parleur. On remarque que la pile de polarisation ne débite aucun courant (pas d'usure). |
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EXEMPLE DE
CARACTERISTIQUE
Triode PHILIPS Type A
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Tension de chauffage : 4,0 V Courant de chauffage : 0,065 A Tension anodique maximum : Up = 150 V (anode = plaque) Courant anodique normal : Ip = 4 mA Pente : S = 1,5 mA / V Coefficient d'amplification : K = 15 Résistance interne : r = 10 000 W |
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Le coefficient
d'amplification représente l'influence, sur le courant Ip, de
la grille par rapport à la plaque.
K = 15 : une variation de Up =15 V, ou une variation de UG = 1 V, ont le même effet sur le
courant Ip.
La résistance interne indique l'effet de la tension plaque sur le courant
plaque Ip.
r = 10 000 W : une variation de Up =10 V provoque une
variation de Ip = 10/10 000 = 1 mA.
L'idéal serait d'avoir une résistance interne
"infinie". Cela voudrait dire que le courant Ip ne dépend que
de UG et pas de Up.
Ce résultat sera approché, plus tard, avec les lampes
tétrodes et penthodes.
On remarque que : K = r x S (S = 0,0015 A / V)
EVOLUTION DES TRIODES ENTRE 1920 ET 1930
Les
premières triodes
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![]() ![]() ![]() |
Ces premières triodes
sont caractérisées par : Les filaments sont constitués d'un mince fil de tungstène porté à plus de 1800°C. Leur éclairement intense a valu le nom de "lampes" à ces premières triodes. Plus tard on dira "tubes électroniques". La consommation des filaments était importante : entre 0,5 et 1 A sous 4 V. Leur durée de vie très courte : quelques dizaines d'heure. Ces lampes dites "lampes à pointe" ou "TM" (Triode Militaire) ne fonctionnent plus aujourd'hui. Elles sont cependant très recherchées des collectionneurs pour leur esthétique. |
Après
1924
Deux
progrès décisifs : Le filament à faible
consommation et le "getter"
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![]() Lampes "Micro" et "Micro pointe" |
Les filaments sont recouverts d'une couche de matière qui a la propriété d'émettre les électrons à une faible température (moins de 800°C). Les lampes n'éclairent plus. La consommation de ces filaments est faible : 50 à 100 mA. Cela vaut à ces lampes le qualificatif de "Micro". Le "getter"
est la substance projetée à l'intérieur
de l'ampoule pour y maintenir le vide.
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