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INDICATEUR ENREGISTREUR DE VITESSE FLAMAN
de locomotive vapeur et électrique

indicateur enregistreur de vitesse FLAMAN

Simplement pour le plaisir d'admirer un objet que l'on ne rencontre pas à tout les coins de rue, et maintenant largement retiré de la circulation (ferroviaire s'entend).
Et comme dirait Aznavour, "je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans etc...

En effet, ce petit bijoux, tout en bronze, pesant environ 35 kilos avait pour rôle, jadis, d'indiquer au conducteur, la vitesse de sa machine. En plus, il enregistrait sur bande papier (la fameuse 'bande flaman') outre la vitesse, les actions du conducteur sur les signaux rencontrés. On le nommait aussi "le mouchard".
La grosse flèche rouge, ajustable, permettait de situer un repère de la vitesse maxi à ne pas dépasser. En maintenant sa vitesse le plus exactement possible sur 'le trait', sans pour autant 'bouffer le trait', le conducteur se permettait ainsi de rattrapper des retards, et de 'faire l'heure' à l'arrivée (c'était le bon temps...).
Ce superbe engin a été depuis remplacé par d'autres petites merveilles de l'électronique, toutes aussi efficaces d'ailleurs. Car, avec son maximum de 120 km/h, il aurait eu du mal à afficher les 574 km/h du dernier record de vitesse de nos TGV modernes. Il fut mis au point par un ingénieur français, Eugène Flaman, il y a longtemps, puisque ce brave homme a quitter ce bas monde en 1935 mais sa création est restée en service intensif jusque dans les années 1970-80
En 1955, 2 de ces appareils furent modifiés pour indiquer les vitesses hors normes que deux machines françaises atteindraient lors de leurs records du monde de vitesse sur rails (officiel 331km/h)

Voici ce que l’on en disait dans un Cours de chemin de fer datant de 1929, après l’énumération de différents appareils en service ou en cours d’essai.

Appareil Flaman. - Mais l'appareil qui paraît le plus en faveur sur les réseaux français est l'appareil imaginé par M. Flaman, ancien Ingénieur Principal de la traction à la Compagnie de l'Est.
Cet appareil donne:

  • 1° sur un cadran divisé en kilomètres à l'heure, l'indication optique de la vitesse;
  • 2° sur un cadran divisé en minutes, l'indication optique des temps pour des périodes successives de 10 minutes;
  • 3° sur une bande de papier qui se déroule proportionnellement aux espaces parcourus, l’enregistrement des espaces, des vitesses, du temps, de la durée de la marche et de celle des arrêts.
Le principe sur lequel est fondé le fonctionnement de cet appareil est le suivant:
Par l'intermédiaire d'organes de transmission de mouvement, convenablement disposés entre l'appareil et l'une des roues de la locomotive, une roue à rochet reçoit, par un mouvement d'horlogerie et pendant une période de temps réglée à 3,6 secondes (voir NOTE 1), un déplacement angulaire dont l'amplitude est proportionnelle au nombre de tours de roues et, par suite, à la vitesse moyenne de la translation de la locomotive pendant le même temps.

Une aiguille indique, sur un cadran, la vitesse atteinte pendant chaque période.
A cet effet, cette aiguille est assujettie à prendre, à partir d'une position d'origine correspondant à l'état de repos de la locomotive, un déplacement angulaire proportionnel à celui atteint par la roue à rochet.
Elle conserve cette position pendant la période suivante, ou en est écartée en plus ou en moins, suivant que la vitesse reste constante, croît ou décroît.
Le croquis ci-contre (fig 64) indique le mode d'installation de l'appareil sur la locomotive.
L'enregistrement de la vitesse, sur une bande de papier se déroulant proportionnellement aux espaces parcourus, est obtenu au moyen d'un style porté par une crémaillère qui transforme en déplacement linéaires, normaux au sens de déroulement du papier, c'est-à-dire en ordonnées de longueurs proportionnelles aux vitesses, les déplacements angulaires de l'aiguille.
L'enregistrement des temps, qui donne la durée du parcours et celle des arrêts, est obtenu, sur la même bande de papier, au moyen d'un style actionné par l'appareil d'horlogerie, dont le mouvement de rotation est transformé, par l'intermédiaire d'une came taillée en spirale d'Archimède, en un mouvement alternatif. Ce dernier mouvement, dont la durée est de 10 minutes, est encore dirigée normalement au sens de déroulement du papier, et fait décrire, par le style, une courbe en dents de scie dont les ordonnées sont d'une longueur proportionnelle au temps.

Notez la figuration sur une machine à vapeur, avec le système d'entraînement fixé à la bielle

Dans la lecture d'un diagramme, on doit se souvenir:

  • 1° que la courbe des vitesses, à l'échelle de 0,4mm par kilomètre se trouve à la partie inférieure du diagramme;
  • 2° que la courbe des temps, par période de 10 minutes et à l'échelle de 2 mm par minute, se trouve à la partie supérieure;
  • 3° que les points espacés de 5mm à la partie inférieure et à la partie supérieure du diagramme indiquent les kilomètres parcourus.

Nous donnons ci-dessous (fig. 65) la reproduction (grandeur d'exécution) d'un diagramme Flaman.

Le prix de l'appareil, montage compris, était d'environ 900 francs en 1914.
Plusieurs autres systèmes d'indicateurs enregistreurs de vitesse ont été expérimentés:
les uns basés sur l'action de la force centrifuge développée dans un mouvement circulaire alternatif dont la période correspond à un tour de roue; d'autres, sur l'emploi de l'eau soumise à une pression qu'un mécanisme spécial rend proportionnelle au nombre de tours d'un essieu et, par suite, à la vitesse, mais leur application ne s'est pas étendue.

 

(NOTE 1) Cette période de temps est comptée à partir de la position initiale qu'occupe la roue à rochet lorsque la locomotive est arrêtée et à laquelle cette roue est ramenée par un ressort de rappel à l'expiration de chaque période.



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