Les expositions organisées par la SNCF, à Bordeaux St-Jean d’abord, puis à la gare Montparnasse ensuite, ont rappelé au public, l’exploit des temps jadis.
Et comme l’a si bien dit Mr Gallois, Président de ce qui reste de la SNCF d’antan, il fallait une dose d’audace hors du commun, un " culot d’enfer ", voire d’inconscience, pour oser des tentatives de cet ordre. Toujours est-il, que ce culot, qui nous manque tant aujourd’hui, a payé, et largement.

Bien que la 7107 n’ait fait " que " 320 km/h, avec à l’arrivée des silenblocs de la transmission complètement laminés, et un panto découpé par le milieu, elle a atteint une vitesse jamais réalisée sur rails. Elle l’a fait, et les hommes aux commandes aussi. C’est tout ce qui compte.

A Montparnasse, la BB9004 et la CC7107 étaient présentes, machines nées dans les années 50. En contraste, la CC6530 des années 70, était là aussi, monstre splendide de puissance et d’élégance.
Dommage que sa gourmandise en courant l’ait fait mettre au rancard prématurément.
On ressent l’énorme progrès accompli en 20 ans, simplement en visitant les postes de conduite.
Le contraste est encore plus frappant avec les cabines de conduite des rames TGV, elles aussi présentes pour l’occasion.

50 ans de chemin de fer français nous ont été présentés en 5 machines, le temps des exploits, qui semble un peu révolu, lui aussi.
5 machines, 5 records : CC7107 avec 320 km/h(allons, soyons généreux, 331km/h), BB9004 avec 331 km/h, CC6500 avec ses 8000 chevaux, la rame 16 du TGV sud-est avec ses 380 km/h, et enfin, la TGV 325 avec 515 km/h au compteur, en 1991, et depuis, plus rien, mis à part d’autres records moins glorieux... bon, passons...

Une consolation tout de même : les gens qui présentaient les machines, m’ont donné une impression de jeunesse, et d’intérêt pour leur métier qui rappelle l’ambiance du temps jadis...

Le 31 mars, malgré le peu de publicité autour de l’événement, ce jeudi matin, j’arrive au pied de la voie 24. Vide. Quelques égarés étaient là aussi. Un peu déçu, je m’apprêtais à retourner , quand je vis apparaître au bout du quai, deux phares blancs. Les voilà. Et doucement, l’exposition, CC7107 en tête et constituée en rame est arrivée, sous le crépitement des flashs des quelques personnes qui étaient présentes. Les discussions s’engagent, forcément, car si ce gars-là fait des photos, c’est qu’il se passionne pour ces engins.

Un brave homme m’a déclaré que ce jour (le 29 mars 1955), il avait goûté pour la première fois de sa vie, du champagne. Son père avait fait sauter le bouchon, pour fêter l’événement.

• Il était cheminot ?
• pas du tout, mais c’était la France qui venait d’accrocher un record, et cela valait bien une bouteille, non ?

Un autre m’a dit qu’il avait servi 20 ans aux " wagons-lits ", et que les 7100, il les avait suivies sur des milliers de kilomètres....
Merci messieurs...