- Généralités sur les f.e.m. de commutation -
Dans un moteur à collecteur, les sections d'induit en commutation constituent des spires fermées qui sont le
siège de la première au moins des trois forces électromotrices suivantes :
3.2 - Retour sur le moteur monophasé à collecteur -
Il est nécessaire de revenir brièvement ici sur les phénomènes intéressant la commutation du moteur monophasé à
collecteur (moteur "direct" c'est-à-dire sans redresseurs) car des phénomènes identiques apparaissent
dans le moteur à courant ondulé, où ils n'intéressent toutefois que les composantes alternatives du courant et du flux,
d'où finalement un comportement notablement différent du moteur.
3.2.1 - Tension de réactance E1 -
Comme il a été dit précédemment, la tension de réactance est due à l'inversion du courant dans chaque section en
commutation. Avant que les lames du collecteur auxquelles aboutissent les extrémités de la section arrivent sous un balai,
la section est parcourue dans un certain sens par un courant i/2a, i étant le courant total traversant le moteur et
2a le nombre de voies d'enroulement.
Après le passage des lames intéressées sous le balai, la section est de nouveau parcourue par un courant de valeur i/2a,
mais de sens inverse au précédent (fig. 40a).
Le courant dans la section a donc varié de -i/2a à +i/2a soit de la quantité :
i = i/a
Soit la durée de la commutation.
Si est le coefficient de self-induction de la section, la valeur moyenne de la f.e.m. de self induite dans
la spire en commutation (valeur qui correspond à la commutation linéaire) est :

Fig.40a : Phénomène de commutation |

Fig.40c : Durée de la commutation |
Comme est inversement proportionnel à la vitesse de la locomotive,
la tension de réactance est proportionnelle à l'intensité et à la vitesse.
Nous l'écrirons :
En supposant que le courant moteur n'ait pas le temps
de varier pendant la commutation, ce qui est très valable étant donné sa brève durée en regard de la période du
courant (fig. 40c), la relation établie précédemment peut s'écrire :
Par conséquent : el et i sont en opposition de phase. En représentation
vectorielle, le vecteur représentant la tension de réactance e1,
a le même support que le vecteur représentant le courant i;
sa mesure est proportionnelle à celle de I (fig. 40b).
|

Fig.40b : F.e.m induites dans chaque section |
3.2.2 - F.e.m. dynamique E2 -
Les conducteurs périphériques appartenant à la section en commutation fauchent les lignes de force du champ
de réaction d'induit i ainsi que cela apparaît à la fig. 41a où
l'on a schématisé, dans un but de simplicité, un moteur bipolaire.
Si le moteur comporte des enroulements de compensation, les conducteurs périphériques fauchent également les lignes
de force de ce champ c.
Le champ résultant est en phase ou en opposition de phase
avec i selon que le moteur est sous-compensé ou sur-compensé. En effet, il n'y a qu'un déphasage négligeable entre
champ et courant car les moteurs monophasés sont obligatoirement à circuit magnétique entièrement feuilleté,
sans quoi les pertes par hystérésis et courants de Foucault seraient énormes.
De plus, le flux par pôle est obligatoirement faible, pour limiter la f.e.m. Etr dont nous parlerons plus loin et
le circuit magnétique est peu saturé.
Finalement, la rotation de la section en commutation dans le champ transversal résultant
r fait apparaître dans cette section une f.e.m. dynamique
de la forme :
où :
représente l'induction
- lc la longueur des conducteurs
- v leur vitesse périphérique.
Par conséquent, le f.e.m. e2 est :
- proportionnelle à la vitesse de la locomotive,
- en phase ou en opposition de phase avec i, suivant que le moteur est sous-compensé ou sur-compensé.
Sur le diagramme vectoriel, les vecteurs
et , de même direction que
ont pour somme le vecteur
(fig. 41b), proportionnel à la vitesse comme chacune des composantes.
Notons que le flux principal pp n'induit pas de f.e.m. dynamique dans
la section en commutation. En effet, les conducteurs périphériques intéressés ne fauchent pas les lignes de force du
flux émis par les pôles principaux;
pendant la commutation, ils se déplacent parallèlement à la direction du champ (Fig.41a).

Fig.41a : Rotation de la spire dans le champ transversal imparfaitement compensé
3.2.3 - F.e.m. statique Etr -
Le flux principal pp embrassé en totalité par la section en
commutation étant alternatif, il induit dans cette section une f.e.m. statique ou f.e.m. de transformation en quadrature
avant sur lui.
Si pp est la valeur efficace du flux, sa valeur instantanée est :
ou encore :
Le vecteur correspondant est déphasé de /2 sur I, en négligeant le déphnaage
entre pp et I de valeur très faible en raison du feuilletage du moteur.
La La f.e.m. totale induite dans la spire en commutation est représentée par la somme vectorielle
+ =

Pour compenser cette f.e.m., on dispose des pôles auxiliaires qui doivent induire dans la section en commutation une f.e.m. dynamique
exactement opposée à Ec. Or la f.e.m. dynamique E'c induite par les pôles auxiliaires est en phase avec le flux émis par ces pôles,
lui-même en phase (pour un sens convenable de l'enroulement) avec 1'intensité dans les enroulements auxiliaires
puisque le moteur est feuilleté. C'est donc finalement l'intensité des pôles auxiliaires qui doit présenter sur I le même déphasage
que Ec. Ceci peut être obtenu en shuntant les pôles auxiliaires par une
résistance (procédé Bahn-Eschenburg). L'intensité totale I se décompose en deux intensités Ir et
Ipa (fig. 41b) déphasées entre elles de /2 et telles que le déphasage de Ipa
sur I est donné par :
(L étant l'inductance des PA).
On peut considérer les deux composantes Ic et Ia de Ipa et dire que :
- Ic , en phase avec I, sert à combattre la f.e.m. Ed
- Ia , en quadrature avec I, sert à combattre la f.e.m. Etr
La f.e.m. dynamique E'd induite par Ic dans la spire en commutation est, comme Ed, proportionnelle à la vitesse. Par conséquent,
si la compensation est réalisée à une certaine vitesse, elle le sera encore pour toute autre
vitesse.
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Fig.41b : Moteur monophasé. Compensation des f.e.m. de commutation |
La f.e.m. dynamique E'd induite par Ia, est, elle aussi, proportionnelle à la vitesse. Etr, par contre, est indépendante de la
vitesse (relation 5). Aussi la compensation exacte de Etr, n'est-elle réalisée qu'à une seule vitesse Vo de la locomotive.
La f.e.m. E'tr induite par les pôles auxiliaires est trop importante au-delà de cette vitesse, trop faible en-deçà; en particulier,
aucune compensation de Etr, n'est possible à vitesse nulle, c'est-à-dire au moment du
démarrage : d'où la nécessité de limiter Etr ou le courant qui en résulte, à une valeur assez faible pour ne pas provoquer de
détérioration du collecteur et l'obligation de démarrer très vite le moteur monophasé.
Il reste possible toutefois de réaliser une compensation exacte de Etr à plusieurs vitesses de la locomotive. Il faut pour cela :
- augmenter Ia à vitesse inférieure à Vo
- diminuer Ia à vitesse supérieure à Vo
sans modifier la valeur de Ic.
Ceci peut être obtenu en shuntant les pôles auxiliaires, non seulement par la résistance R, mais aussi par :
- une capacité à vitesse inférieure à Vo
- une self à vitesse supérieure à Vo

Fig.42a : compensation par condensateur pour V < V0 |

Fig.42b : Sans compensation pour V = V0 |

Fig.42a : compensation par self pour V > V0 |
Le diagramme des intensités se modifie alors comme indiqué aux figures 42a à c. L'addition d'une capacité permet d'augmenter
la composante Ia de l'intensité des pôles auxiliaires; l'addition d'une self permet de la diminuer, sans modification
de la composante Ic. Par conséquent, en réalisant le shuntage des pôles auxiliaires, successivement par :
- la résistance et la capacité
- la résistance seule
- la résistance et la self
On obtient trois vitesses pour lesquelles la f.e.m. statique Etr, est exactement compensée.
Par suite, à ces trois vitesses, la f.e.m. résiduelle dans la section
en commutation est nulle (Cette solution est appliquée sur les BB 13000).
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3.3 - Le moteur à courant ondulé -
Nous avons vu que la self de lissage était déterminée de façon que le taux d'ondulation du courant soit de l'ordre de 20 à 30 %
au régime continu des moteurs.
Nous avons vu également que la tension aux bornes du moteur dont l'ondulation est plus faible encore, diffère assez peu de la
composante continue de la tension redressée (tandis que le composante alternative de cette dernière se retrouve, à peu
près, aux bornes de la self de lissage).
Le moteur à courant ondulé est donc très proche par son fonctionnement du moteur à courant continu. Cependant l'ondulation à 100 Hz
du courant entraîne une ondulation de même fréquence du flux et nous retrouvons, induite dans les sections en commutation,
une f.e.m. statique Etr, de même nature que celle des moteurs à courant monophasé, mais ne dépendant pas toutefois des mêmes paramètres :
- dans un moteur monophasé, la f.e.m. statique ne dépend que du flux par pôle (formule 5) donc de l'intensité et puisqu'au démarrage on
admet une intensité supérieure à celle du régime continu, la f.e.m. statique est maximale alors qu'il est impossible de la
combattre au moyen des pôles auxiliaires,
- il en va différemment dans le cas du moteur à courant ondulé, où ce n'est que la composante alternative du courant qui crée
1'ondulation du flux, génératrice de Etr.
La composante alternative du courant est donnée, en négligeant la résistance du circuit devant son inductance à 100 Hz, par la relation :
où U100 représente la valeur efficace de la composante alternative de la tension, L, l'inductance du circuit (essentiellement contenue
dans la self de lissage) et 2 ,
la pulsation correspondant à la fréquence de 100 Hz soit 628 radians/seconde.
De plus, U100 et tension redressée Umoy sont proportionnelles. Donc, la f.e.m. de transformation Etr qui existe dans un moteur à courant
ondulé est liée à la tension d'alimentation, au lieu d'être liée à l'intensité comme dans un moteur monophasé.
Au démarrage, elle est minimale puisque la tension est elle-même minimale, et on n'est pas tenu de faire démarrer rapidement le moteur.
Notons tout de suite qu'on ne peut envisager, pour un moteur à courant ondulé, de combattre la f.e.m. de transformation par un
shuntage ohmique des pôles auxiliaires comme on le fait pour le moteur à courant monophasé. En effet, la résistance dériverait la plus grande
part de la composante alternative du courant, alors qu'il est indispensable d'en disposer dans l'enroulement du pôle auxiliaire, pour
combattre efficacement la tension de réactance et la f.e.m. dynamique qui comportent toutes deux une composante alternative.
Deux cas sont à envisager lors de l'étude des f.e.m. induites dans les sections en commutation, selon que le moteur est à carcasse
massive ou à carcasse feuilletée.
3.3.1 - Moteur à carcasse massive -
Ce type de moteur est de construction identique à celle du moteur à courant continu : la carcasse en acier moulé reçoit des pôles
principaux feuilletés.
a) Tension de réactance E1
La tension de réactance, produite par l'inversion du courant dans la section en commutation, est due en partie à la composante
continue du courant (représentée par le vecteur Imoy) et en partie à la composante alternative (représentée par la projection
du vecteur I100 ).
La composante (E1)moy est proportionnelle à Imoy, courant moyen. et à la vitesse :
(E1)moy = k Imoy v
Sa compensation ne pose pas de problèmes différents de ceux que pose la tension de réactance d'un moteur à courant continu :
il faut que la composante continue du flux émis par les pôles auxiliaires induise, dans la section en commutation,
une f.e.m. dynamique opposée à (E1)moy. La compensation en fonction de la vitesse est automatiquement assurée.

Fig.43b : Composante alternative (E1)100 de la tension de réactance |
Il reste encore la composante (E1)100 due à la composante alternative I100, et qui est évidemment
en opposition de phase avec celle-ci (comme la tension de réactance E1 d'un moteur monophasé est en opposition de phase avec le courant).
Donc, si nous faisons maintenant abstraction de (E1)moy, que nous savons compensée, et si nous représentons vectoriellement
les composantes alternatives du courant et de la tension de réactance, nous obtenons le diagramme de la fig.43b
(Les mesures des vecteurs représentent des valeurs efficaces). |
Pour combattre (E1)100, nous ne disposons que de la f.e.m. dynamique (E'1)100
induite, dans les conducteurs de la section en commutation, par la composante alternative
( PA)100 du flux des pôles auxiliaires. Cette f.e.m. de la forme :
(E'1)100 = 2 BPA l v
est en phase avec ( PA)100
Dans le moteur monophasé, ( PA)100 était en phase avec I, parce que le moteur
était entièrement feuilleté. Il n'en est plus de même ici. On sait que dans un circuit magnétique massif, excité par un enroulement à
courant alternatif, le flux est déphasé de 45° en arrière du courant. Ici, avec le feuilletage des pôles, l'angle
PA100 est voisin de 30°. Donc, pour un sens correct de l'enroulement des PA,
la f.e.m. (E'1)100 forme avec (E1)100 un angle de 150° environ, au lieu des 180° qui seraient nécessaires (fig.43b).
En effet, seule la composante alternative du flux donne naissance à Etr, et les parties massives du moteur créent un fort amortissement du
flux à 100 Hz, qui ne se propage dans le fer que sur une profondeur de 1'ordre de 0,3 mm.
La f.e.m. de transformation est, dans un moteur à courant ondulé à carcasse massive, de l'ordre de 0,8 à 1,5 V au régime nominal.
c) Ajustement de Etr -
Avec une ondulation de courant de 20 à 30 %, on obtient en général, au voisinage du régime nominal du moteur, un diagramme des f .e.m.
alternatives analogue à celui de la fig. 43c. Pour qu'il y ait compensation correcte de (E1)100 + Etr,
il faudrait une légère diminution de Etr, afin que le point C vienne sur OB.

Fig.43d : Action d'un léger shuntage permanent des PP |
Ceci peut être obtenu au moyen d'un léger shuntage ohmique permanent des pôles principaux.
Un taux de shuntage très faible pour la composante continue du courant permet de dériver une fraction plus importante de la composante
alternative. En effet, le taux de shuntage "continu" ne dépend que des résistances du shunt et des inducteurs;
tandis que le taux de shuntage "alternatif" dépend de leurs réactance, et celles des pôles principaux est importante.
|
Aussi un très faible taux de shuntage "continu", de l'ordre de 1 à 3% (Ex : C 20151 à 159 taux de shuntage = 3%)
suffit-il à diminuer suffisamment l'ondulation du flux pour ramener Etr à la valeur voulue, d'autant plus qu'i1 apporte un léger déphasage
arrière de l'intensité dans les pôles principaux (fig. 43d).
d) F.e.m. dynamique due au champ transversal -
Nous 1'avons jusqu'ici négligée, supposant le moteur parfaitement compensé. Mais si le moteur ne comporte pas d'enroulements
de compensation, ou s'ils sont insuffisants, le champ transversal fauché par les conducteurs de la section en commutation y induit
la f.e.m. dynamique Ez avec sa composante continue (E2)moy et sa composante alternative (E2)100.
Comme le flux de réaction d'induit est essentiellement un flux de fuite qui se referme à travers l'entrefer, l'extrémité des
PA et les cornes polaires des PP (parties feuilletées}, sans passer par la carcasse massive; (E2)100 est sensiblement
en phase avec I100 donc avec la tension de réactance (E1)100 (fig. 43e).
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Fig.43e : Cas du moteur non compensé avec f.e.m. dynamique Ez due au champ transversal |
La compensation de cette f.e.m. conduit à augmenter le nombre d'ampères-tours des PA et à conserver une Etr un peu supérieure
à celle du moteur compensé.
e) Influence de la vitesse sur la commutation -
Si la commutation presque parfaite de (E1) est obtenue à une vitesse donnée (celle par exemple qui correspond au régime de définition
de la locomotive) il n'est malheureusement pas possible de la conserver dans toute le zone de fonctionnement, car (E1)100
et Etr ne varie pas de la même manière avec la vitesse.
En effet :
- (E1)100 est proportionnelle à I100 et à la vitesse
- Etr ne dépend que de I100
Le facteur I100 commun aux deux f.e.m. varie comme U100, donc comme Umoy.
Et puisque Umoy et vitesse sont sensiblement proportionnelles, on voit que :
- (E1)100 varie sensiblement comme le carré de la vitesse
- Etr varie sensiblement comme la vitesse.

Fig.44b : Shuntage permanent et shuntage inductif
|
Par conséquent, si le triangle OAC se referme sur OB en donnant une compensation correcte de (E1)100 à la vitesse nominale,
il se refermera au-dessus à vitesse plus faible et au-dessous à vitesse plus élevée (fig. 44).
Donc en ce qui concerne la composante alternative de la tension de réactance, il y aura tendance :
- à une sur-commutation aux vitesses faibles,
- à une sous-commutation aux vitesses élevées.
Néanmoins, la déformation du triangle des f.e.m. demeure beaucoup moins
marquée que dans le cas du moteur monophasé.
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 Fig.44a : Influence de la vitesse
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f) Influence du shuntage sur la commutation -
On a vu qu'un shuntage permanent léger permet d'ajuster Etr à une valeur correcte pour obtenir une bonne commutation au régime
continu du moteur.
Mais en pratiquant le shuntage ohmique poussé du moteur de traction, on arrive à supprimer Etr, tout en accroissant un peu
(E1)100 puisque l'inductance globale du circuit diminue. Ceci a donc une influence néfaste sur la commutation. On peut y
remédier par l'addition d'un shunt inductif en série avec les résistances du shuntage (fig. 44b).
Le shuntage inductif d'un moteur à courant ondulé à carcasse massive est donc justifié au moins autant par les conditions de
commutation correcte que par les conditions de tenue aux régimes transitoires.
A noter que l'on peut, pour combattre 1'effet sur Etr d'un shuntage poussé (avec shunt inductif), diminuer la valeur du shuntage
ohmique permanent, ou même le supprimer complètement sur les crans de marche à champ réduit.
3.3.2 - Moteur à carcasse feuilletée -
En feuilletant totalement le circuit magnétique du moteur, on supprime, pour la composante alternative du flux, 1'amortissement
qui était apporté par les courants de Foucault se développant dans la carcasse massive. Le flux alternatif peut
pénétrer beaucoup plus profondément dans le fer. Voyons ce que deviennent la tension de réactance, la f.e.m. de transformation
et les f.e.m. destinées à les combattre.
a) Tension de réactance E1 -
Par rapport à ce que nous avons vu quant au moteur à carcasse massive, la différence est que, pour combattre la tension de
réactance (E1)100, on dispose d'une f.e.m. dynamique (E'2)100 qui toujours en phase avec
( PA)100 se trouve donc cette fois sensiblement en phase avec I100
(fig. 45a).
Le tension de réactance se trouve donc pratiquement compensée par la seule action de la f.e.m. dynamique induite par les PA, tant
au point de vue "continu" qu'au point de vue "alternatif".
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Fig.45a : Composante alternative de la tension de réactance
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b) F.e.m. statique - Etr -
D'après ce qu'on vient de voir, il n'est plus besoin de la f.e.m. statique Etr pour parfaire la compensation de la tension de
réactance E1. Or, précisément, dans le moteur à carcasse feuilletée, utilisé tel quel, la f.e.m. Etr aurait une valeur importante,
de l'ordre de 6 V, puisqu'on a supprimé l'amortissement dû aux parties massives. Il faut donc s'en débarrasser.
Ceci peut être obtenu par un shuntage permanent des pôles principaux, beaucoup plus important que celui éventuellement utilisé
pour parfaire l'ajustement de Etr dans un moteur à carcasse massive.
Si la carcasse du moteur est entièrement feuilletée, c'est-à-dire constituée par un empilage de tôles entouré d'une enveloppe
très mince, un taux de shuntage permanent de l'ordre de 12% est nécessaire car il faut dériver à peu près totalement la
composante alternative du courant hors des inducteurs, puisque le flux qui en résulte ne rencontre aucun amortissement. Si l'épaisseur
de l'enveloppe augmente en regard de celle de la partie feuilletée, on se rapproche un peu du moteur à carcasse massive et on peut
abaisser la valeur du shuntage permanent en conservant une petite Etr qui compense l'augmentation de 1'angle
PA (Fig. 45b).
Le shuntage permanent ramène la f.e.m. de transformation à des valeurs de
0,3 à 0,5 volt environ.
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Fig.45b : F.e.m. statique
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c) Influence de la vitesse -
Comme Etr, a été réduite à une valeur extrêmement faible, pratiquement nulle si le moteur est totalement feuilleté, et que
la compensation de (E1)100 s'ajuste automatiquement en fonction de la vitesse, celle-ci n'a pratiquement plus
d'influence sur la commutation.
d) F.e.m. dynamique E2 due au champ transversal -
Le f.e.m. E2 (fig. 45c) qui n'existe que si le moteur n'est pas compensé ou s'il l'est insuffisamment, est combattue comme
dans le moteur à carcasse massive, par un renforcement des ampères-tours des PA.
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Fig.45c : F.e.m. dynamique E2 due au champ transversal
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Fig.45d : Schéma du moteur sans shunt inductif
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e) Influence du shuntage -
Puisque le shuntage permanent ramène déjà Etr à une valeur négligeable, dans le cas du moteur totalement feuilleté tout
au moins, un shuntage plus poussé ne changera rien à la commutation. De ce point de vue, le shunt inductif n'est plus
nécessaire (fig. 45d).
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3.3.3 - Comparaison du moteur à carcasse massive et du moteur à carcasse feuilletée -
Moteur à carcasse massive et moteur à carcasse feuilletée admettent normalement un taux d'ondulation du courant allant
jusqu'à 30 % environ. Aussi conduisent-ils au même dimensionnement de self de lissage : le moteur à carcasse massive est
pratiquement équivalent au moteur à carcasse feuilletée avec shuntage permanent de 10 à 12 %
En faveur du moteur à carcasse feuilletée s'inscrit la suppression possible du shunt inductif. Toutefois la conception de
l'ensemble d'un moteur intervient pour beaucoup dans sa résistance aux régimes transitoires : ainsi l'expérience
montre que des moteurs à carcasse massive, dont la zone de commutation noire à plein champ est large, s'accommodent assez bien
d'un shuntage purement ohmique.
L'avantage du moteur à carcasse feuilletée sur ce point n'est donc pas aussi net qu'on pourrait le penser.
Par contre, il conserve une supériorité certaine en ce qui concerne le bilan économique du point de vue construction. En effet:
- le prix de la tôle magnétique est inférieur à celui de l'acier moulé
- les usinages sont réduits, puisque la réalisation de la carcasse se ramène pour une grande part au découpage des tôles à la presse.
- les rebuts de fonderie sont très faibles, puisque seules quelques parties sont moulées (anneaux de carcasse par exemple).
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Photos rajoutées :
BB13000 : http://ferrovia.free.fr
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